C’est la forme d’exorcisme la plus puissante et la plus méconnue car jamais pratiquée par les ministres des cultes.  Elle requiert beaucoup de temps, d’énergie et de dévouement.  Et par-dessus tout, elle revêt une certaine dangerosité pour l’exorciste. A la moindre erreur, on reprend sur soi la totalité des forces déplacées.  C’est un risque et il y a des conditions à respecter pour que tout se passe en pleine sécurité.

De plus, cette technique de Haute-Libération et de protection semble inconnue de la presque totalité des exorcistes pratiquants.e.s.

Pour rappel, l’acte d’exorciser est l’acte par lequel les pactes sataniques ou démoniaques (car il y en d’autres …) sont enlevés de la destinée d’une personne. On a apposé sur vie des serments et des imprécations qui resteront ancrés de plus en plus lourdement dans ses champs énergétiques, tant que le sacrement ne les aura pas enlevés.

La particularité de l’exorcisme triangulaire est qu’il répond à l’envoûtement par dagyde (ou poupée ou représentation en 3 dimensions de la cible de l’envoûteur). Si ledit envoûtement a utilisé des libations de sang en plus, ou des rituels sexuels d’envergure bestiale, l’exorcisme triangulaire doit être précédé d’un désenvoûtement par le plomb et suivi d’une œuvre de purification énergétique soutenue.

Le 1^er exorcisme triangulaire connu se trouve dans Saint Luc, Saint Marc et Saint Mathieu, qui apportent leur témoignage sur cet exorcisme triangulaire réalisé par Jésus-Christ.

Le récit rapporte qu’un homme possédé par une légion de démons est présenté à Jésus-Christ, ce qui déclenche une crise majeure, au cours de laquelle les esprits impurs qui le hantent se rebellent.  Lorsqu’ils se rendent compte qu’ils n’échapperont pas à l’autorité divine du Christ, ils lui demandent une dernière chance de se racheter.  Le Christ les prend en pitié et leur permet d’entrer dans un troupeau de porcs qui paissent non loin de là.  Aussitôt entrés dans les bêtes, ils se précipitent du haut d’une falaise dans le lac et s’y noient. 

La triangulation est l’acte de transférer, de dériver le mal de sa cible. 

Si on relit ce qui précède, on s’aperçoit que les démons veulent garder leur emprise terrestre ; ils savent qu’ils vont être expulsés de l’homme en souffrance.  La stupidité et l’ignorance caractéristiques des démons, leur fait croire que demeurer dans ce plan en s’ancrant dans les porcs, va les libérer de l’autorité du Christ et leur permettre de poursuivre leurs œuvres ici-bas.

Mais le dérivateur n’est en rien une libération des forces démoniaques, c’est un support de renvoi ou de destruction. Les porcs de ce récit (les dérivateurs) font subir aux démons leur propre forme d’expression « en retour » : la destruction corps et biens.  Ils s’autodétruisent, prenant le choc en retour de tous leurs forfaits.

Il y a une première cérémonie qui requiert la participation de la personne en souffrance, ensuite, durant les jours qui suivent, l’exorciste opère seul.e.  A la fin du processus, le dérivateur est enterré rituellement à la nuit forclose.  Durant la lunaison qui suit, le retour des énergies maléfiques commence à se faire, tout revient aux envoyeurs.

Dans ma pratique, je ne distingue plus l’envoûteur qui est payé par le mandataire, du mandant.  Le mandant fait acte de malédiction, qu’il la reçoive en retour ; quant à l’envoûteur, c’est comme les tueurs à gage, il n’y a pas de raison qu’il ne reçoive lui aussi en retour ses œuvres monstrueuses.